Les jeux de rôle sont construits sur différents systèmes de dés, l’objectif étant
de gérer les actions des personnages en y apportant un zeste plus ou moins prononcé
de réalisme. Parmi les plus populaires, nous trouvons le D6, le D20 et le D100.
Chacun de ces systèmes possède ses avantages et inconvénients,
tant en termes de réalisme, de gameplay ou de probabilité.
Dans cet article, nous explorerons
les caractéristiques de ces trois systèmes à travers des exemples concrets,
puis nous expliquerons pourquoi, d’un point de vue scientifique et statistique,
le D100 pourrait être considéré comme le système le plus réaliste
(de mon point de vue, bien évidemment).
Le système D6
Le D6 (dé à 6 faces) est l’un des systèmes de dés les plus simples, communément utilisé dans de nombreux jeux de rôle, mais aussi dans les jeux de société. Bien qu’il soit accessible et facile à comprendre, il souffre de limitations significatives, notamment en terme de granularité.
Exemple d'un JDR simple : Dungeon World
● Présentation :
Dungeon World est un jeu de rôle “narrativiste”, où la priorité est donnée à la narration collaborative plutôt qu’à la complexité des règles. Le jeu repose en effet sur un système de deux D6 pour déterminer le succès ou l’échec d’une action. Les joueurs lancent deux dés, ajoutent un modificateur, et interprètent le résultat selon trois catégories : succès complet, succès partiel, ou échec.
● Conséquences positives :
La simplicité du système a l’avantage de permettre une immersion rapide pour les nouveaux joueurs. Les résultats des dés étant directs, le flux de l’action reste dynamique, et il est rare de devoir faire une pause pour consulter les règles (qui sont peu complexes). Le MJ a donc toute latitude de se concentrer sur l’histoire, sa narration n’étant quasiment jamais interrompue par des jets de dés, qui eux-même sont sont particulièrement rapides.
● Conséquences négatives :
Le fait de lancer deux D6 manque cruellement de nuance. Cela rend donc difficile la distinction entre un personnage très compétent et un novice, surtout lorsqu’on compare leurs compétences dans des situations complexes. Cela rend également les parties répétitives pour le MJ, car les résultats critiques sont rares et la tension dramatique s’estompe avec le temps.
Exemple d'un JDR complexe : Star Wars, Edge of the Empire
● Présentation :
Dans Star Wars: Edge of the Empire, le D6 est enrichi par des dés spéciaux qui introduisent des variables comme des réussites, des échecs, des avantages et des menaces. Ce système de dés multiples et de symboles permet d’intégrer davantage de narration et de complexité dans le déroulement des actions.
● Conséquences positives :
Le système de règles autorise des résultats narratifs bien plus nuancés. Même un échec peut générer des opportunités intéressantes pour l’histoire, ce qui enrichit énormément l’expérience de jeu dans une partie. De plus, les dés spéciaux ont la particularité d’ajouter de la profondeur aux interactions, et de ce fait, les joueurs ont la possibilité d’influencer les résultats de leurs actions de manière plus collaborative.
● Conséquences négatives :
L’ajout de dés et de symboles a le désavantage de compliquer considérablement le système de règles, surtout pour les débutants. Le MJ doit être capable de jongler avec plusieurs variables, ce qui ralentit d’autant la fluidité des actions et le jeu en général. De la part du MJ et des joueurs, cela nécessite une excellente compréhension des mécaniques afin de tirer pleinement parti des interactions parfois très complexes à appréhender.
Le système D20
Le D20 (dé à vingt faces) est devenu une référence dans les JDR, notamment grâce à Dungeons & Dragons (D&D). Il permet une gamme plus large de résultats, de 1 à 20, et ajoute une couche de complexité par rapport au D6. Il est souvent utilisé dans des jeux qui mettent l’accent sur la tactique et la progression des personnages.
Exemple d'un JDR simple : Dungeons & Dragons 5e
● Présentation :
Dungeons & Dragons 5e est l’un des jeux de rôle les plus populaires (euphémisme). Le système est simple : les joueurs lancent un D20 et ajoutent un modificateur pour déterminer si une action réussit ou échoue, en fonction d’un seuil fixé par le MJ.
● Conséquences positives :
Le D20 offre une plus grande granularité que le D6, ce qui, de manière évidente, permet de bien mieux différencier les compétences des personnages. La progression des PJ est donc plus satisfaisante, avec la possibilité d’obtenir des réussites critiques (20 naturel), ce qui, il faut bien l’avouer, ajoute une réelle tension dramatique lorsqu’une action particulièrement importante est sur le point d’être effectuée. Le système est évolutif, ce qui le rend accessible aux débutants comme aux joueurs expérimentés.
● Conséquences négatives :
Néanmoins, le système reste assez binaire : réussir ou échouer. On peut considérer qu’il manque parfois de nuance, notamment dans les actions sociales ou complexes. Un PJ, considéré comme étant un expert dans son domaine de prédilection, peut malgré tout échouer dans une action, simplement à cause d’un mauvais jet, ce qui peut se révéler frustrant et nuire au final à l’immersion du joueur. De plus, le système D20 est parfois perçu comme favorisant la chance plutôt que la stratégie.
Exemple d'un JDR complexe : Pathfinder 1e
● Présentation :
Pathfinder utilise une version du D20 avec une abondance de règles, modificateurs, et sous-systèmes. Chaque type d’action, compétence ou combat est extrêmement détaillé, ce qui permet de développer une personnalisation presque à la carte des personnages.
● Conséquences positives :
De l’avis de tout un chacun, la complexité de Pathfinder offre une réelle richesse stratégique. Chaque jet de dé étant influencé par une multitude de facteurs, les combats et les différents types d’interactions deviennent profondément tactiques. En personnalisant leurs personnages avec des compétences et des capacités variées, les joueurs et le MJ rendant chaque partie littéralement unique.
● Conséquences négatives :
D’un autre côté, cette abondance de règles rend le système de jeu particulièrement lourd et difficile à suivre, et ce d’autant plus pour les nouveaux joueurs. Chaque action nécessite de multiples formules de calculs, ce qui ralentit indubitablement les combats et les interactions. Par conséquent, il est souvent conseillé de réserver ce système à des joueurs chevronnés.
Le système D100
Le D100, basé sur une échelle de 1 à 100 (utilisation de deux dés à 10 faces ou plus rarement d’un dé à 100 faces), offre une granularité inégalée. Il est utilisé dans des jeux de rôle connus pour être plus réalistes et complexes, comme L’Appel de Cthulhu. Ce système permet aux joueurs et au MJ d’évaluer avec précision leurs chances de réussite en se basant sur des pourcentages, ce qui le rend le système immédiatement beaucoup plus intuitif.
Exemple d'un JDR simple : Basic Role-Playing (BRP)
● Présentation :
Basic Role-Playing est un système générique utilisé dans des jeux comme RuneQuest ou L’Appel de Cthulhu. Les compétences des personnages sont exprimées en pourcentage, et les joueurs doivent lancer un D100 pour déterminer la réussite d’une action en obtenant un score inférieur ou égal à la valeur de leur compétence.
● Conséquences positives :
Nul besoin de polémiquer pour comprendre que le D100 offre une précision inégalée dans la résolution des situations conflictuelles. Un personnage ayant une valeur de 70 % dans une de ces compétences sait exactement quelles sont ses chances de réussir l’action qu’il souhaite entreprendre. Cette transparence des probabilités améliore grandement la stratégie et la prise de décision. Le MJ peut à son tour ajuster facilement la difficulté d’une tâche en modifiant légèrement le pourcentage requis, ce qui offre une flexibilité narrative très appréciable.
● Conséquences négatives :
Le D100 peut sembler intimidant pour les nouveaux joueurs, qui doivent jongler avec des pourcentages, et parfois, certains modificateurs. Cela peut également ralentir les parties, mais uniquement dans des situations complexes très spécifiques où chaque jet de dé doit être calculé précisément.
Exemple d'un JDR complexe : L'appel de Cthulhu
● Présentation :
L’Appel de Cthulhu est un jeu d’horreur psychologique basé sur le D100. Les joueurs doivent régulièrement effectuer des jets pour des actions physiques, mais aussi mentales, notamment pour résister à la folie face à l’horreur.
● Conséquences positives :
On peut raisonnablement dire que le D100 favorise une immersion totale du joueur dans cet univers si particulier du mythe de Cthulhu. Chaque jet de dés signifie littéralement la différence entre rester sain d’esprit ou sombrer dans la folie. Ainsi, le système reflète à la perfection l’ambiance oppressante du jeu, où même un échec peut être intéressant sur le plan narratif. Le MJ dispose d’une grande flexibilité ce qui lui permet d’adapter la difficulté des actions et créer du même coup des moments de tension et de stress particulièrement intenses.
● Conséquences négatives :
On peut toute fois constater que la richesse des détails et la gestion des points de santé mentale, combinée à des compétences complexes, entraîne de temps en temps une surcharge pour le MJ et les joueurs. Cela ralentit parfois le rythme des parties et nécessite une excellente organisation du MJ afin de maintenir la fluidité des événements dans une partie.
Comparaison des systèmes de dés : D6, D20 et D100
D’un point de vue scientifique et probabiliste, il est évident que le D100 est le plus réaliste. Il permet une granularité que le D6 et le D20 ne peuvent atteindre. Convertir un système D6 en D100, par exemple, revient à utiliser seulement 6 % des possibilités offertes par un D100. De même, un D20 ne représente que 5 % des résultats possibles, ce qui laisse de grandes zones d’incertitude.
Le D100, quant à lui, permet une précision dans les probabilités. Si un personnage a 75 % de chance de réussite dans une compétence dans une tâche donnée, cela est beaucoup plus précis qu’un modificateur approximatif dans un système D20. De mon point de vue de MJ et de joueur, cela facilite la prise de décision et rend le jeu plus immersif, surtout dans des scénarios réalistes ou narratifs, ce que j’affectionne tout particulièrement.
pourquoi le D100 se démarque-t-il ?
Si chacun de ces trois systèmes de dés a des mérites légitimes, le D100 se démarque par sa précision, son réalisme, et sa capacité à gérer une grande variété de situations. De plus, il invite les joueurs et le MJ à une immersion plus en profondeur dans l’univers de jeu considéré, car ceux-ci ont une idée précise de leurs chances de succès ou d’échec. Contrairement aux systèmes D6 ou D20, le D100 ne se limite pas à des sauts drastiques dans les résultats : il reflète les écarts subtils de compétence entre les différents personnages et une gradation fine de la difficulté des actions.
Par exemple, un personnage avec 65 % de chance de réussir une action dans un jeu basé sur un D100 a une perception claire et sans ambiguïté de ses probabilités. Il sait qu’il est compétent, mais pas infaillible. Cela permet aussi au MJ d’ajuster les défis avec une grande précision, en créant des situations où un échec partiel ou marginal est tout aussi intéressant qu’un échec critique ou un succès total. Ce niveau de détail aide les créateurs de jeux et les MJ à construire ou élaborer des scénarios bien plus immersifs, où chaque décision a un véritable impact, et où le hasard est modulé de façon bien plus réaliste.
Impact sur l'immersion et la stratégie
Avec le D100, l’immersion des joueurs est renforcée car ils peuvent quantifier avec précision leurs compétences et comprendre comment chaque décision influence leur destinée. Les systèmes basés sur le D6 ou le D20, tout en ayant leurs propres spécificités ou avantages en termes de simplicité ou de rapidité, ne fournissent pas le même degré de contrôle et de profondeur. Les systèmes D100 favorisent ainsi une approche stratégique plus réfléchie, où chaque compétence, chaque modificateur et chaque jet de dé compte réellement.
Enfin, du point de vue narratif, le D100 permet de mieux gérer l’incertitude et le suspens. Dans des jeux comme L’Appel de Cthulhu, par exemple, la dégradation lente mais progressive de la santé mentale des personnages est rendue encore plus palpable grâce à la finesse des résultats permis par le D100. Les joueurs perçoivent qu’ils sont constamment sur le fil du rasoir, renforçant d’autant l’atmosphère dramatique et tendue du jeu.
Conclusion
En fin de compte, si vous recherchez un système qui favorise à la fois la précision, le réalisme et une immersion narrative complète, le D100 est indéniablement un excellent choix. Il surpasse les systèmes plus simplistes en offrant un équilibre entre la complexité des actions et la fluidité du jeu, tout en permettant au MJ et aux joueurs d’explorer, d’intégrer et de s’approprier des récits riches et intenses.
Bien que les systèmes D6 et D20 aient indubitablement leur place, notamment dans des jeux plus orientés vers l’action ou les débutants, le D100 sort du lot et brille par sa capacité à rendre justice aux situations complexes, nuancées et réalistes. C’est sans doute ce qui en fait, selon moi, le système le plus adapté pour des parties de jeux de rôle qui cherchent à offrir (au risque de me répéter) une expérience à la fois stratégique et immersive.
Surtout, n’hésitez pas à me faire part de votre vision des choses en commentaires !
La fiche de PJ de Make Me Your Alter Ego
Dans le prochain article, j’aborderai, d’une part la déclinaison du système D100 que j’ai imaginée et sur laquelle est construite la fiche de PJ, mais aussi sa caractéristique qui la rend hors du commun : elle intègre en son sein un développement informatique qui, lorsqu’elle est consultée via un navigateur internet (notamment lors de la phase de création d’un PJ), vous affranchit de toutes formules de calcul compliquées, comme par exemple dans la gestion des pourcentages à distribuer ou lors de la prise en compte des malus inhérents à l’état physique ou psychologique du personnage. Tout est automatisé et interactif.
Lors d’une partie sur table, je suggère fortement que les joueurs utilisent une version papier imprimée de leur fiche de PJ, tandis que le MJ aura en visuel sur son ordinateur portable chacun des exemplaires des fiches de PJ de ses joueurs (en HTML) afin de connaître à l’instant T l’état physique et psychologique des ses PJ, de leurs capacités respectives, et être à même d’en faire varier les valeurs en fonctions du déroulement du scénario.
Une aide de jeu Sci-Fi Cyberpunk, ça te dit ?
Ça tombe bien, je te propose
de la télécharger GRATUITEMENT !
Il s’agit d’une aide de jeu disponible aux formats PDF et POWER POINT en version FREEMIUM, totalisant 54 pages et incluant 34 illustrations d’une résolution 4K.
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Mais sinon, dedans, il y a quoi ?
Cette version FREMIUM propose différents contenus et descriptions d’une super mégapole, tels que :
— Le quartier des affaires :
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- Véhicules anti gravité.
— Les quartiers populaires :
- Description.
- Sororité Isis.
— Les bas quartiers :
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- Les labos clandestins.
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— Les no man’s lands :
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Et si tu ne peux pas m'aider, t'inquiète, c'est pas grave !
Car même si tu aurais bien voulu… mais que tu ne peux pas faire grand chose pour m’aider, bin c’est déjà pas si mal.
Les ondes positives, c’est toujours bon à prendre.
Merci à toi (c’est sincère).