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Réflexion introspective sur l’utilisation de MidJourney

Theatre d'opera spatial

« Théâtre D’opéra Spatial » de Joseph Allen.
Une œuvre primée le 5 septembre 2022
au concours des beaux-arts de la Colorado State Fair,
et réalisée à l’aide de MidJourney.

« Théâtre D’opéra Spatial » de Joseph Allen. Une œuvre primée le 5 septembre 2022 au concours des beau-arts de la Colorado State Fair, et réalisée à l’aide de MidJourney.

L’art, cette entité complexe et multiforme, a toujours suscité des débats extrêmement contradictoires quant à sa propre définition, sa fonction et sa valeur intrinsèque.
Aujourd’hui, avec l’émergence des intelligences artificielles génératives comme MidJourney, ces polémiques prennent une toute nouvelle dimension.
Cet article est une analyse détaillée et factuelle de l’art à travers le biais de différents prismes (académique, géopolitique, financier, humain et technique) tout en explorant l’impact factuel de MidJourney sur la production artistique.

L'art... d'un point de vue académique

D’un point de vue académique, l’art est systématiquement défini comme une manifestation de la culture et de la civilisation humaine à travers le temps. Les historiens de l’art et les anthropologues s’accordent pour dire que l’art est un reflet des valeurs, des croyances et des préoccupations d’une société à une époque donnée.

Par exemple, l’art de la Renaissance italienne, avec des maîtres comme Léonard de Vinci et Michel-Ange, met en avant les idéaux humanistes de beauté, de proportion et de rationalité. À l’inverse, l’art moderne et contemporain, avec des figures comme Picasso et Duchamp, remet en question les normes esthétiques et explore des thèmes de déconstruction et d’absurdité.

William Bouguereau - La jeunesse de Bacchus 1884

Jeunesse de Bacchus de William Bouguereau (1884).

Jeunesse de Bacchus de William Bouguereau (1884).

Un exemple supplémentaire illustrant cette diversité est l’art baroque, qui a émergé au XVIIe siècle en Europe. Ce mouvement artistique, représenté par des artistes comme Caravaggio et Bernini, se caractérise par son dynamisme, ses contrastes de lumière et d’ombre, et son utilisation de la grandeur et de l’émotion pour impressionner le spectateur. L’art baroque a été utilisé par l’Église catholique comme un moyen de contre-réforme pour attirer les fidèles et affirmer son pouvoir face au protestantisme montant.

L’histoire de l’art enseigne également que les critères esthétiques et les formes artistiques évoluent constamment. Ce qui était autrefois considéré comme de l’art majeur peut devenir marginal, et vice versa (je pense à William Bouguereau et à l’art pompier). Ainsi, l’art académique ne cesse de redéfinir ce qui est inclus ou exclu du canon artistique, témoignant de la diversité et de la dynamique inhérente à la pratique artistique.

L'art... d'un point de vue géopolitique

Sur le plan géopolitique, l’art a souvent été utilisé comme un outil de propagande et d’influence culturelle. Pendant la Guerre froide, la CIA, cette noble institution chargée de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain, a secrètement soutenu des mouvements artistiques comme l’expressionnisme abstrait dans l’objectif de promouvoir les valeurs de liberté et d’individualisme en opposition à l’art réaliste socialiste de l’Union soviétique. Des artistes comme Jackson Pollock et Mark Rothko sont donc devenus des symboles de la supériorité culturelle occidentale, même si leur art était souvent incompris par le grand public américain.

Jackson Pollock. One: Number 31, 1950.
Oil and enamel paint on canvas, 8′ 10″ × 17′ 5 5/8″ (269.5 × 530.8 cm).
© 2022 Pollock-Krasner Foundation/Artists Rights Society (ARS),
New York, Sidney and Harriet Janis Collection Fund (by exchange).
Conservation was made possible by the Bank of America Art Conservation Project

Jackson Pollock. One: Number 31, 1950. Oil and enamel paint on canvas, 8′ 10″ × 17′ 5 5/8″ (269.5 × 530.8 cm). © 2022 Pollock-Krasner Foundation/Artists Rights Society (ARS), New York, Sidney and Harriet Janis Collection Fund (by exchange). Conservation was made possible by the Bank of America Art Conservation Project

Un autre exemple marquant est l’utilisation de l’art par les régimes totalitaires. En Allemagne nazie, l’art était strictement contrôlé et utilisé pour promouvoir l’idéologie aryenne. Les œuvres considérées comme « dégénérées », souvent d’avant-garde, étaient détruites ou interdites, tandis que les artistes conformes au régime étaient encouragés et subventionnés. En Union soviétique, l’art réaliste socialiste servait à glorifier le prolétariat et les réalisations du communisme, tout en marginalisant les formes d’expression jugées subversives ou décadentes.

Cette instrumentalisation de l’art par des puissances étatiques montre que l’art n’est pas seulement une expression personnelle ou culturelle, mais peut aussi servir des objectifs politiques et idéologiques. Les controverses autour de l’art contemporain et de son financement par des entités gouvernementales ou privées révèlent la dimension stratégique de l’art dans les relations internationales.

L'art... d'un point de vue financier

D’un point de vue financier, le marché de l’art moderne est devenu un secteur particulièrement lucratif et complexe, souvent critiqué pour son opacité et ses pratiques plus que douteuses. Les œuvres d’art y sont considérées comme des actifs financiers, au même titre que les actions ou les biens immobiliers. Elles peuvent être achetées, vendues, échangées et utilisées comme garanties pour des prêts. Les prix des œuvres peuvent atteindre des sommets vertigineux, créant des opportunités de spéculation et d’évasion fiscale.

Les ports francs et entrepôts, comme ceux de Genève (photo ci-dessous), permettent de stocker des œuvres d’art sans payer de taxes, facilitant du même coup l’évasion fiscale à grande échelle. Les donations d’œuvres d’art à des musées ou des fondations (comme la fondation Louis Vuitton appartenant à Bernard Arnault) offrent également des avantages fiscaux inconsidérés, exploités par les riches collectionneurs pour minimiser leur charge fiscale. Cette dimension financière de l’art ne peut que soulever des questions éthiques sur la véritable valeur des œuvres et sur l’accès équitable à la culture.

Port Francs et Entrepôts de Genève

Le port franc de Genève, ou selon le registre du commerce les Ports Francs et Entrepôts de Genève SA
est un complexe d’entrepôts situé à Genève, en Suisse,
pour le stockage d’œuvres d’art et d’autres objets de valeur et de collection.
C’est le plus ancien port franc.

Le port franc de Genève, ou selon le registre du commerce les Ports Francs et Entrepôts de Genève SA est un complexe d’entrepôts situé à Genève, en Suisse, pour le stockage d’œuvres d’art et d’autres objets de valeur et de collection. C’est le plus ancien port franc.

Un exemple frappant de la financiarisation de l’art est la vente record de « Salvator Mundi » de Léonard de Vinci en 2017, adjugée pour 450 millions de dollars. Cette vente a non seulement attiré l’attention sur la valeur marchande exorbitante des chefs-d’œuvre historiques, mais a également soulevé des questions sur l’authenticité et la provenance des œuvres. De plus, les maisons de vente aux enchères comme Christie’s et Sotheby’s jouent un rôle crucial dans la valorisation et la spéculation sur les œuvres d’art, influençant directement et artificiellement les tendances du marché.

L'art... d'un point de vue humain et de son ressenti

L’art a toujours eu pour vocation de provoquer des émotions et des réflexions profondes chez ceux qui le contemplent. Qu’il s’agisse de la majesté des fresques de la Chapelle Sixtine ou de la subtilité des œuvres minimalistes de Donald Judd, l’art touche quelque chose d’intangible en nous. Les émotions suscitées par une œuvre d’art sont souvent subjectives et personnelles, variant d’une personne à l’autre.

Des études en psychologie de l’art montrent que l’exposition à l’art a des effets thérapeutiques, réduisant le stress et augmentant le bien-être émotionnel. L’art thérapie est une pratique reconnue pour aider les individus à exprimer et à comprendre leurs émotions à travers la création artistique. Cette dimension humaine de l’art, centrée sur le ressenti et l’expérience personnelle, est cruciale pour comprendre pourquoi l’art occupe une place si importante dans nos vies.

art therapie

Art thérapie

Art thérapie

L’impact de l’art généré par IA sur le ressenti humain a été illustré de manière frappante lors de la Colorado State Fair de 2022. Jason Allen a remporté le premier prix avec son œuvre intitulée « Théâtre D’opéra Spatial » (reportez-vous à l’illustration en tête de cet article). Ce n’est qu’après avoir reçu le prix qu’Allen a révélé que son œuvre avait été créée à l’aide de MidJourney, provoquant une polémique un tantinet frénétique (euphémisme) sur la légitimité de l’art généré par IA et la définition de la créativité artistique .

Un autre exemple est celui de l’artiste Robbie Barrat, un jeune prodige de l’IA qui utilise des réseaux de neurones pour créer des œuvres d’art. Barrat a programmé des IA pour générer des peintures à l’huile dans le style de maîtres anciens, suscitant tout à la fois interrogation, admiration et controverse, dans le monde de l’art. Son travail pose en effet des questions fondamentales sur l’originalité, la créativité et le rôle de l’artiste à l’ère numérique.

L'art... d'un point de vue des techniques utilisées

Les techniques artistiques ont évolué de manière spectaculaire au fil des siècles. Des peintures rupestres de Lascaux aux installations numériques contemporaines, les artistes ont toujours innové en utilisant les outils et les technologies disponibles. Aujourd’hui, les artistes numériques et les infographistes utilisent des logiciels sophistiqués comme Photoshop, Blender ou ZBrush pour créer des œuvres impossibles à réaliser par des méthodes traditionnelles.

Psycho Mantis Fan Art 2012, Ricky Zhang

Psycho Mantis Fan Art 2012, Ricky Zhang.

Psycho Mantis Fan Art 2012, Ricky Zhang.

Les techniques 3D, le digital painting et l’art généré par ordinateur permettent de repousser les limites de l’imagination et de la créativité. Ces technologies offrent de nouvelles possibilités d’expression et de création, tout en démocratisant à l’extrême l’accès à la production artistique. Les artistes sont désormais à même de créer et de partager leurs œuvres avec un public localisé à l’autre bout de la planète en quelques clics, révolutionnant la manière avec laquelle l’art est produit, diffusé et consommé.

Ainsi, l’artiste brésilien Rafael Grampá utilise la réalité virtuelle pour créer des bandes dessinées interactives, tandis que l’artiste américain Refik Anadol intègre les données et l’intelligence artificielle dans ses installations immersives. Ces pratiques illustrent, sans aucune équivoque, comment les nouvelles technologies enrichissent et transforment l’expérience artistique elle-même, tout en posant des questions existentielles sur la frontière existant entre l’art et la technologie.

Avant l'arrivée de MidJourney,
la production artistique était-elle réservée
à une élite socio-culturelle ?

Avant l'arrivée de MidJourney, la production artistique était-elle réservée à une élite socio-culturelle ?

Historiquement, la production artistique a trop souvent été l’apanage d’une élite socio-culturelle ayant accès aux ressources, à l’éducation et aux réseaux nécessaires pour créer et diffuser leurs œuvres. Les artistes de la Renaissance étaient soutenus par des mécènes riches, tandis que les artistes modernes et contemporains dépendent souvent de galeries, de critiques d’art et de collectionneurs pour obtenir une reconnaissance et un succès commercial.

Désormais, avec l’avènement des IA génératives comme MidJourney, cette dynamique change du tout au tout. MidJourney et d’autres outils en tous points similaires permettent à des individus sans formation artistique formelle de créer des œuvres visuellement impressionnantes. Il s’agit là d’un pas évident vers la démocratisation de l’art, offrant à des personnes de d’horizons totalement divers la possibilité d’exprimer, enfin, leur sensibilité artistique. L’exemple d’Izanami (lien vers sa page Facebook), une artiste souffrant d’un handicap physique qui a pu continuer à créer grâce à MidJourney, illustre parfaitement cette démocratisation.

Izanami art

Izanami AI Art

Izanami AI Art

Un autre exemple est l’artiste Trevor Paglen. Celui-ci utilise des algorithmes et des techniques d’apprentissage automatique afin de créer de véritables œuvres d’art. Paglen a exploré des thèmes tels que la surveillance et l’intelligence artificielle, en utilisant des techniques que très peu de gens maîtrisent. Son travail démontre ainsi comment l’accès à des outils technologiques avancés ouvre un univers infini de possibilités à l’expression artistique .

L'impact de la culture artistique et de la pratique sur l'utilisation de MidJourney

Il est indéniable que les utilisateurs de MidJourney jouissant d’une solide culture artistique et d’une pratique préalable produisent des œuvres d’une originalité et d’une intensité émotionnelle bien supérieures. Leur compréhension des techniques artistiques, des styles et des contextes historiques les autorise en effet à exploiter au mieux les capacités de l’IA pour créer des œuvres qui résonnent profondément avec le public.

Mario Klingemann

Mario Klingemann devant La Libération asymétrique de Botto – Copyright Mario Klingemann

Mario Klingemann devant La Libération asymétrique de Botto – Copyright Mario Klingemann

Par exemple, un artiste comme Mario Klingemann, pionnier de l’art génératif, utilise ses vastes connaissances en histoire de l’art et en techniques artistiques pour entraîner des IA à produire des œuvres qui interrogent et focalisent l’attention du public. Klingemann combine sa maîtrise technique avec une sensibilité artistique particulièrement développée et repousse les limites de ce que l’IA peut accomplir dans le domaine de l’art .

L'influence et l'inspiration dans l'art :
un phénomène intemporel

L'influence et l'inspiration dans l'art : un phénomène intemporel

L’un des principaux arguments avancés que j’entends contre l’utilisation de MidJourney est que les œuvres générées par cette IA sont perçues comme étant un simple remix des influences artistiques constituant sa base de données, ce qui soulève des préoccupations concernant la spoliation des artistes originaux. Cependant, il est crucial de reconnaître que l’influence et l’inspiration ont toujours été au cœur de la pratique artistique. Les artistes ne créent jamais dans un vide culturel ; ils sont constamment influencés par leurs prédécesseurs, leurs contemporains et leur environnement.

Par exemple, Pablo Picasso a profondément été influencé par les masques africains, ce qui a joué un rôle déterminant dans le développement de son style cubiste. De même, les Impressionnistes comme Claude Monet et Pierre-Auguste Renoir ont été influencés par l’œuvre de J.M.W. Turner, dont les paysages atmosphériques et l’utilisation si caractéristique de la lumière ont ouvert la voie à de nouvelles explorations artistiques.

Paul Monnet

Impression, soleil levant est un tableau de Claude Monet conservé au musée Marmottan à Paris,
dont le titre donné pour la première exposition impressionniste d’avril 1874
a donné son nom au courant de l’impressionnisme.

Impression, soleil levant est un tableau de Claude Monet conservé au musée Marmottan à Paris, dont le titre donné pour la première exposition impressionniste d’avril 1874 a donné son nom au courant de l’impressionnisme.

Dans le milieu de la musique, des compositeurs comme Igor Stravinsky ont intégré des éléments de la musique populaire et folklorique dans leurs compositions, créant des œuvres qui sont à la fois originales mais visiblement ancrées dans une tradition culturelle. Même des artistes contemporains comme Banksy puisent dans une vaste gamme d’influences, allant de l’art de la rue à la culture pop, pour créer des œuvres qui résonnent étonnamment avec un large public.

Ainsi, MidJourney ne fait que reproduire un processus d’inspiration et d’influence qui a toujours existé dans l’art. Cette IA synthétise et réinterprète des éléments de styles et de techniques existants, tout comme les artistes humains le font depuis des siècles. En fait, la capacité de MidJourney à intégrer diverses influences peut être vue comme une extension naturelle de l’évolution artistique, où chaque génération construit sur les fondations posées par celles qui l’ont précédée.

La consommation énergétique des IA génératives

La consommation énergétique des IA génératives

Les critiques à l’encontre des IA génératives, comme MidJourney, incluent un point plus que légitime et préoccupant, voire très inquiétant : la consommation énergétique. En effet, les processus d’apprentissage profond et d’inférence utilisés par ces IA nécessitent une quantité considérable d’énergie, auquel vient se rajouter les centres de données (où sont hébergées ces IA) qui consomment également des quantités faramineuses d’électricité. En tout état de cause, cette situation ne peut que soulever des préoccupations environnementales importantes.

Selon une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’entraînement d’un seul modèle d’IA peut émettre autant de dioxyde de carbone qu’un vol transatlantique pour cinq passagers. Ces chiffres mettent donc en lumière l’empreinte écologique significative des technologies de l’IA. Les critiques soutiennent donc que l’usage massif de ces technologies pourrait exacerber les problèmes de réchauffement climatique et de consommation excessive de ressources énergétiques.

Le fait est que MidJourney, comme de nombreuses plateformes d’intelligence artificielle, s’appuie sur une infrastructure informatique extensive pour soutenir ses opérations. Cette infrastructure est principalement alimentée par des centres de données basés sur des GPU (unités de traitement graphique), gérés par des entreprises comme HIVE Digital Technologies

Au Canada, HIVE exploite plusieurs centres de données, notamment un centre de 30 MW à Lachute, au Québec, et un autre de 70 MW au Nouveau-Brunswick. Ces installations utilisent principalement des sources d’énergie renouvelable, en particulier l’hydroélectricité, ce qui permet de réduire leur empreinte carbone. En Islande, HIVE dispose d’un centre de données de 50 MW. L’Islande est connue pour son utilisation de l’énergie géothermique et hydroélectrique, ce qui permet à ces centres de données d’être particulièrement respectueux de l’environnement.

HIVE Canana

HIVE Digital Technologies – Canada

HIVE Digital Technologies – Canada

Qui plus est, cette critique vis-à-vis de la consommation énergétique se doit d’être replacée dans un contexte plus large. La consommation énergétique excessive n’est pas une problématique exclusive aux IA génératives. D’autres industries, souvent jugées moins sévèrement, ont des impacts écologiques tout aussi significatifs, sinon plus.

Par exemple, l’industrie du chocolat est un secteur qui, au-delà de ses implications éthiques en termes de conditions de travail, contribue également à la déforestation et à la perte de biodiversité, notamment en Afrique de l’Ouest. La culture intensive du cacao est responsable de vastes étendues de forêts abattues, entraînant une perte d’habitats naturels et une émission massive de gaz à effet de serre.

Exploitation des enfants en Côte d'Ivoire par les sociétés productrices de cacao.

Exploitation des enfants en Côte d’Ivoire dans l’industrie du Cacao.
Créateur : Benjamin Lowy / Droits d’auteur : Benjamin Lowy.
Les Panafricaines.com

Exploitation des enfants en Côte d’Ivoire dans l’industrie du Cacao.
Créateur : Benjamin Lowy.
Droits d’auteur : Benjamin Lowy.
Les Panafricaines.com

De même, l’industrie des smartphones et des ordinateurs repose sur l’extraction de métaux rares comme le coltan et le lithium, souvent réalisée dans des conditions environnementales et sociales déplorables. Les mines de ces métaux en République Démocratique du Congo, par exemple, sont non seulement une source de pollution intense, mais sont aussi souvent exploitées par des enfants dans des conditions équivalentes à celles de l’esclavage.

Mine de Lithium

Mine de lithium.
AFP / GWENN DUBOURTHOUMIEU

Mine de lithium.
AFP / GWENN DUBOURTHOUMIEU

Ainsi, bien que la consommation énergétique des IA génératives soit un problème légitime, elle doit être comparée à celle des autres secteurs industriels. La solution à ces défis énergétiques et environnementaux réside exclusivement dans des politiques éco-responsables globales et non dans la condamnation isolée de technologies spécifiques. 

Le véritable problème est politique : sans une réglementation stricte et une volonté gouvernementale de transformation écologique, les individus seuls ne peuvent que difficilement influencer de manière significative l’impact environnemental de ces industries. Seul un boycott planétaire (pratique prohibée en France par l’article L. 420-1 du code de commerce) de ces biens de consommation serait susceptible de contrebalancer la destruction de notre environnement par notre société de consommation. Qui commence ?

Les critiques doivent donc être dirigées vers la nécessité d’une réforme systémique plutôt que de blâmer des utilisateurs individuels de prestations de services ou de biens matériels issus d’industries ou de technologies spécifiques.

Une approche nuancée de MidJourney
et des IA génératives

Une approche nuancée de MidJourney et des IA génératives

Critiquer les utilisateurs de MidJourney de manière simpliste et binaire démontre tout d’abord une certaine étroitesse d’esprit, est ensuite foncièrement injuste, mais ignore surtout la complexité du débat sur l’IA et l’art. Oui, les questions de droits d’auteur et de propriété intellectuelle sont cruciales et méritent une attention sérieuse et une règlementation stricte eu égard aux ayant droits. Cependant, il est absurde de blâmer les utilisateurs pour les problèmes systémiques inhérents aux technologies qu’ils utilisent.

Condamner les utilisateurs de MidJourney sans reconnaître la complexité et l’interconnexion de nos choix de consommation relève d’une hypocrisie simpliste, voire atavique.

L’essence de l’art, qu’il soit généré par l’IA ou réalisé par des moyens traditionnels, réside dans la nécessité impérieuse qu’éprouve l’auteur à réaliser une oeuvre, mais aussi dans sa capacité intrinsèque à provoquer une réponse émotionnelle et à enrichir notre compréhension du monde. Tant que les œuvres produites par MidJourney touchent et inspirent, elles remplissent cette fonction fondamentale de l’art.

Scene dans le style de Shadowrun

Scène d’un jeu de rôle réalisée avec MidJourney pour les règles de jeu de Make Me Your Alter Ego.

Scène d’un jeu de rôle réalisée avec MidJourney pour les règles de jeu de Make Me Your Alter Ego.

En définitive, il est crucial de reconnaître et d’aborder les défis éthiques et juridiques posés par les IA génératives, tout en valorisant leur potentiel à démocratiser l’art et à repousser les frontières de la créativité humaine. Les IA génératives, comme MidJourney, offrent une opportunité sans précédent de rendre accessible la création artistique, en permettant à des individus, indépendamment de leurs capacités physiques ou de leur formation artistique, de s’exprimer et de contribuer à l’art dans son ensemble.

Critiquer aveuglément ces outils et leurs utilisateurs, sans une analyse exhaustive et nuancée, ne fait qu’appauvrir le débat sur l’avenir de l’art à l’ère numérique… et ne rend certainement pas hommage à l’intellect de celui ou de celle qui est à l’origine de ces critiques. Il est donc impératif de promouvoir une législation et une gouvernance qui respectent l’éco-responsabilité, tout en rendant hommage à l’innovation technologique et artistique qu’apporte MidJourney.

références bibliographiques

  1. Franck Lepage, Inculture(s).
  2. James Smith, The Art Market in the 21st Century.
  3. Mark Hobbs, Contemporary Art and Geopolitics.
  4. New York Times, « The Financialization of Art ».
  5. The Guardian, « Art Market Transparency: The Hidden Costs ».
  6. BBC, « The Impact of AI on Creative Industries ».
  7. Colorado State Fair, « 2022 Digital Art Competition ».
  8. Jason Allen’s « Théâtre D’opéra Spatial ».
  9. Journal of Art Therapy, « The Therapeutic Benefits of Art ».
  10. Rafael Grampá, « Virtual Reality Comics ».
  11. Refik Anadol, « Data-Driven Art ».
  12. Mario Klingemann, « AI and Art Generative Practices ».
  13. Trevor Paglen, « Art, Surveillance, and AI ».
  14. The Atlantic, « Picasso and African Art ».
  15. Smithsonian Magazine, « The Influence of J.M.W. Turner on the Impressionists ».
  16. National Public Radio (NPR), « Igor Stravinsky’s Folk Influences ».

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Les ondes positives, c’est toujours bon à prendre.
Merci à toi (c’est sincère).

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Commentaires (3)

Merci pour cet article super enrichissant. Je découvre un point de vue nouveau sur ces outils IA que j’utilise au quotidien pour faire de la création de contenus sur les réseaux sociaux . Ça donne envie d’en découvrir plus sur Midjourney.

Belle analyse dont je partage le point de vu 😉

Merci énormément… rares sont en effet les personnes qui acceptent d’élargir leur point de vue et d’en comprendre les enjeux.

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